L’essai d’Andrea Acquarone a l’objectif très clair de formuler une proposition politique, qui émerge sans équivoques depuis son sous-titre : une « Révolution possible ».

« Une Utopie concrète, transversale par rapport aux politiques de la Peur que aujourd’hui ont le vent en poupe, une troisième voie entre Souverainisme et Globalisme »

« L’Etat Nation a-t-il fini son cycle de vie ? Est-ce que les impératifs de rééquilibrage territorial et d’élargissement des marchés intérieurs, qui l’ont justifié, subsistent ? Les conditions politiques sont elles réunies pour un réaménagement institutionnel si profond, qu’il puisse conduire à une « Europe des Régions » ? Ces questions sont hautement complexes. L’essai d’Acquarone nous demande de les affronter et de nous mettre dans la perspective d’un renouvellement politique et institutionnel profond. Et celui-ci est sans doute un grand mérite pour l’auteur » Giuseppe Pericu (ancien Maire de Gênes 1997-2007, président de l’Accademia Ligustica des beaux arts et membre du Conseil de gestion de l’Institut Italien de Technologie/IIT)

 

Extraits de la Préface du Livre :

 

L’essai d’Andrea Acquarone a l’objectif très clair de formuler une proposition politique, qui émerge sans équivoques depuis son sous-titre : une « Révolution possible ».

 

Quand on se pose un tel objectif, il faut aussi se confronter avec une analyse fine du présent, dans toutes ses facettes : vérifier le pourquoi des différentes situations de crise qui frappent les sociétés du monde occidental. Seulement si on affronte un tel exercice d’analyse le parcours politique proposé pour dépasser ces crises devient légitime. D’où l’examen du rapport entre l’individu et le pouvoir, et les difficultés (que l’auteur estime insurmontables) de la démocratie représentative, telle qu’elle se présente dans les grands agrégats étatiques contemporains ; d’un intérêt tout particulier les quelques pages dédiées aux élites.

 

Dans la même veine, l’auteur revisite le développement des principales théories économiques modernes et constate leur incapacité à rendre lisibles l’évolution des procès de globalisation en cours, surtout par rapport à l’impossible contrôle politique sur ce mouvement. La massification des relations interpersonnelles rend autrement difficile la définition des contextes culturels qui touchent vraiment aux individus et les enrichissent. Dans les faits, l’essai aboutit au constat qu’il est impossible de gouverner de manière efficace tout ce qui touche à la sphère publique, et que par conséquence la façon traditionnelle de faire la politique est morte.

 

Naturellement des telles affirmations ont des points d’ancrages et des références – jamais banales – à une littérature politique qu’Acquarone décortique par des nombreux rappels dans son texte, ainsi que par la mise en évidence d’auteurs qu’il ressent comme plus proches à sa propre vision de la société. On entendra donc des échos de l’Ecole de Francfort et de la manière dont elle pût influencer les événements de Mai 1968 (d’ailleurs l’un de ses épigones, l’allemand d’origines coréennes Han, y est directement cité).

 

Le vrai intérêt du livre est toutefois la perspective politique qu’il trace : la Révolution « possible », qui devrait se développer à deux niveaux différents. Le premier, probablement le moins approfondi, mais qui pose les bases théoriques du discours d’Acquarone, est le niveau « culturel » ; le deuxième concerne en revanche les différentes structures du gouvernement, avec des références intéressantes à l’Union Européenne.

 

L’essai propose de valoriser les cultures régionales qui préexistaient aux Etats « nation » et identifie celles-ci comme le niveau optimal pour gouverner les affaires publiques, tout en renvoyant au niveau supérieur continental – celui de l’Union Européenne, et non pas des Etats nation – les affaires d’échelle supérieure (comme les affaires internationaux, ou ceux qui touchent à la défense, la sécurité et l’ordre publique, l’administration de la justice et les questions d’état de Droit en général).

 

Le lecteur pourra de ce fait apprécier la solidité théorique et méthodologique de ces arguments, ainsi que la validité et crédibilité des perspectives politiques envisagées, qui forcement impliquent un dépassement radical (une « Révolution ») de l’actuelle organisation de l’Etat Italien, mais pas que de lui (des Etats « nation » Européens en général). Il est difficile d’ignorer que dans beaucoup d’endroits en Europe on a trouvé le point d’équilibre institutionnel, à niveau territorial, avec une meilleure adhérence à la tradition historique et culturelle (et ici la référence faite est aux pays d’Europe de l’Est). En même temps, dans d’autres territoires Européens, des mouvements politiques orientés vers la même direction sont à l’œuvre : une pour toute, l’analyse de l’expérience de la Catalogne espagnole (mais des références critiques aux cas Corses, Basques et même aux diverses expériences « autonomistes » italiennes sont formulées aussi).

 

L’essai se pose donc beaucoup de questions, et le grand mérite de l’auteur est de les affronter sans apriori et dans la perspective d’un renouvellement politique et institutionnel profond (qui devient donc « possible »).

 

Rocco Ponzano (traducteur de l’Italien au Français)

 

depuis la Préface de l’Essai d’Andrea Acquarone

« Una tranquilla ora d’Europa : appunti per una Rivoluzione possibile »

De Ferrari Editore, Genova, 2019

 

INDEX :

 

Préface, de Giuseppe Pericu

Quoi faire ?

Abas la Raison

Elévation à moitié

L’Oikonomie

Au delà de l’habitude

Utility

La révolution démocratique

L’élite

De foule au Peuple

De Peuple à masse

La fin de la Culture

Les avant-gardes

La fin du Gouvernement

L’émotion migratoire

La fin de la Politique

Crise et tilt dialectique

Au delà de l’état Nation

Régions et régions

De région à Etat régional

Rapprocher le Gouvernement

Régions, Etats et Nations

La Chine et ses frères

Dominants et suiveurs

Refonder l’Europe

L’Euro-régionalisme

Vers où ?

Notes Bibliographiques

 

Paris, le 1 Juillet 2019